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Musical Journey in USA round 2






un dimanche dans l’Amérique noire 2

 









Par Emmanuel Parent (texte et photos)

Les parades de Second line ont lieu tous les dimanche ici, de août à début mai. Il serait inimaginable pour les gens de la Nouvelle Orléans de se contenter du seul moment du Carnaval, en février, pour danser dans la rue. C’est une parade de 8-10 km, où les gens font la fête de 13h à 18h. La population est noire à 80%, mais l’ambiance est interraciale, et tout à fait bon esprit (même si des accidents, parfois meurtriers, arrivent, un peu comme dans les fêtes landaises dans les années 1980).

40 organisations noires, dont les « Social and pleasure clubs », se relaient toute l’année pour les organiser. Elles paient les musiciens et la police. Le bar et la restauration sont spontanés et suivent la parade. Les membres du club, habillés de couleurs spécifiques de la tête au pied, emmènent le cortège. Ils dressent l’étendard de la communauté et de quelque autre loge. Autour d’eux, des musiciens et des danseurs.

On est face au spectacle de fanfares qui maintiennent les mêmes usages depuis plus de 150 ans. Ce qu’on a pu lire sur les cutting contest de New Orleans au début du siècle, est encore là, sous nos yeux, sous la simple forme d’une fête débridée.
La musique : un brass band qui joue funk depuis la revitalisation de ces parades dans les années 1970. La rythmique est assurée par une grosse caisse et 5 ou 6 autres percussionnistes, qui tapent parfois sur une simple bouteille en verre . Les brass players, eux, jouent comme des brutes pendant 5 heures d’affilée, pour faire danser les gens évidemment. Je n’avais entendu une telle puissance de souffle que chez des trompettistes cubains.

Ce sont les gens, avec leur prestance, leurs habits classes des années 50 ou à la mode gangsta, leur tatouage et leurs dents en or, qui font de ces parades un fait social puissant. Les danses sont vraiment remarquables. Elles ne durent que une dizaine de secondes pendant laquelle un groupe de 1 à 5 danseurs se met en exergue, soit au centre du groupe soit sur les terrasses en bois des maisons-shotguns qu’on traverse pendant la parade. Jusqu’à grimper sur les toits pour exécuter un numéro virtuose.

À la façon des premiers Ring shout documentés, du temps de l’esclavage, les danseurs montrent leur talent puis se fondent à nouveau dans la foule, construisant et reconstruisant le lore dansé. Un vieux noir passe à côté de moi, et chante en boucle un toast entraînant : « If you ain’t gonna dance, get the fuck out the way. »

Devant, deux autres chars avancent avec la reine de la parade. Un DJ y joue des disques de rap/dance electro assez lourd. Des gens dansent autour et reprennent les paroles des raps. Pas de distinction entre les deux groupes (jeunes, vieux, filles et garçons…) La rythmique est similaire dans les deux formes de musiques, live et enregistrée, qui se dansent a priori de la même façon. [Tu peux supprimer si article trop long]

En revenant de la Second line, je repasse en vélo sur Saint-Claude Avenue et ses demeures luxueuses d’un autre temps, toutes proches des quartiers noirs.

Demain, nous partons pour Tuskegee, Alabama. Hit the road Bill.



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Musicien autodidacte né en 1974, Raphaël Imbert poursuit un chemin atypique (...)

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