Raphaël Imbert

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Musical journey in USA round 2



le 24 avril 2011 
 IMPROTECH 
 
 USA 
 



# Day 1 « I’m In »

 

RIP Slewfoot (photo R.Imbert)

Par Raphaël Imbert

Cette ville me happe. Dès votre arrivée, vous sentez monter les lointains échos du passé et du présent qui résonnent, comme la chaleur nocturne d’une ambiance moite et volatile. Pourtant, j’ai eu droit à de meilleures entrées en matière, le taxi qui m’amenait en ville depuis l’aéroport distillant une daube FM ignoble en fumant ostensiblement sa cigarette sous mon nez. Mais je refuse de me laisser soumettre, de perdre un tant soit de mon bonheur d’être là, enfin arrivé. J’ai l’impression d’être parti la veille. Pour m’en convaincre, je rejoins immédiatement Emmanuel qui m’invite par mail au HiHo Lounge où les Stooges Brass Band jouent tous les jeudi. Il est minuit passé, je traverse Marigny, en croissant des ratons laveurs noctambules, pour arriver à St Claude Avenue dans une ambiance qui me rappelle immédiatement la Guinée : lumière blafarde, grill sur la rue, marchands ambulants. Et un son qui émane du club hallucinant. Le volume est (trop ?) puissant, à l’intérieur les danseurs se démènent dans un esprit de compétition et de provocation énergique, tandis que les musiciens distillent un funk hip hop hypnotique. La hiérarchie du Brass Band est respectée, avec un leader qui passe allégrement du tuba au trombone, avant d’haranguer la foule en digne MC. Le jet lag se fait sentir, je rentre me coucher harassé. Floyd, le propriétaire du B&B où je suis, me regarde d’un drôle d’air quand il apprend le lendemain à quel endroit j’ai trainé. « Too many bad peoples there »…
Cette ville me happe. Elle a happé définitivement un de ses Street Angels, venu de nulle part et reparti au même endroit, Slewfoot. Quel tristesse d’apprendre sa mort, j’avais passé un moment unique avec lui en juin dernier. Avec Earl Murphy, qui avait la délicatesse d’afficher 93 printemps lors de ma dernière visite, Slewfoot est le deuxième musicien qui a disparu entre mes deux voyages, je ne les verrais plus. Une dépêche d’un journal local énumère en guise d’hommage funèbre le nombre de maladie que Slewfoot affichait au compteur. Un condensé de paupérisation à l’américaine pour un poète hors norme.
Mais je suis là, belle et bien là. « I’m in » comme affiche partout les slogans de l’équipe des New Orleans Hornets. Je suis là, et cette ville vous donne l’impression d’y être pour toujours. Slewfoot y sera, lui aussi, pour toujours.



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Musicien autodidacte né en 1974, Raphaël Imbert poursuit un chemin atypique (...)

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