Raphaël ImbertMusicien autodidacte né en 1974, Raphaël Imbert poursuit un chemin atypique dans la grande famille du Jazz et des musiques improvisées, artiste et pédagogue exigeant, arrangeur et improvisateur recherché. L’un de ses domaines de prédilection est le spirituel dans le Jazz. ActualitésTextesExtraitsLiensAgenda |
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Musical Journey in Southern USA round 3Day # 2 Hit the High RoadC’est donc le moment venu de notre premier concert officiel à Atlanta ! Rassurez vous, je ne dis pas « nous » façon Delon mais parce qu’il s’agit aussi du premier concert américain de Marion Rampal, qui nous accompagne durant cette première partie de séjour. Le High Museum est de taille humaine mais impressionnant par son architecture et sa mise en scène, dans la lignée des musées d’art moderne américains : blancheur, lignes droites, larges espaces, terrasses, muséographie léchée. L’Atrium où l’on est censé jouer résonne plus que l’église de Dwight où l’on a répété hier ! Mais l’espace est majestueux, un peu froid, avec des faux airs de Guggenheim grâce à ses longues passerelles en demi-cercle qui mènent aux différents étages. Premier set, il y aura quatre. Chris Riggenbach, le contrebassiste, est parfait. Mais la révélation c’est Henry Conerway III, le batteur. Attentif, inventif, créatif , Henry a un swing ravageur et un enthousiasme qu’il communique autant par ses frappes que ses harangues qui nous poussent à de judicieuses surenchères. Le public ne s’y trompe pas, et participe activement. Nous ne sommes pas à l’église ni dans un juke joint, loin de là. Mais nous sommes dans le sud, et les réflexes sont les mêmes. Tout effet de notre part - question-réponse, citations, slaps, jeux ludiques, surprises - provoque une réaction immédiate du public, qui manifeste clairement son approbation par d’autres appels, et des applaudissements fournis. C’est agréable de jouer pour ce public à la fois attentif et vivant. Ce public est d’ailleurs à l’image de la ville. C’est une audience parfaitement mixte qui vient écouter du jazz, et nous avons droit aux présentations animées des animatrices de la radio jazz afro-américaine (celle pour qui j’avais fait l’interview la veille) qui nous lance à chaque début de scène avec ce sens de l’entertainment que l’on ne trouve qu’ici. Pas mal d’Haïtiens aussi, qui viennent nous parler en français durant les entractes, très courtes ! C’est un peu stakhanoviste comme rythme, pas très « deep south », mais l’ambiance est remarquable, les sets s’enchainent sans longueur, le public en redemande. Marion Rampal obtient un succès retentissant, notamment sur des chansons françaises, pour l’aspect « exotique », mais aussi sur le répertoire beaucoup plus familier et local, comme un « Just a Closer Walk with Thee », qui est une première pour nous. « Ça va, mais ça me pèse de jouer dans des conditions pareils, tout le monde parle, hurle. Le bruit est abominable. C’est ça l’Amérique…. » C’est vrai que, malgré les panneaux d’avertissement et le statut du chanteur, la salle est bruyante et étouffante. N’oublions pas que le pays entier vient se dévergonder ici et que le taux d’alcoolémie moyen de la salle doit être assez « élevé ». C’est pénible, très pénible. J’entends même une femme totalement éméchée qui, après une version d’anthologie du « Hallelujah » de Leonard Cohen, apostrophe Boutté : Je lui dis qu’il doit venir en France, qu’on aimerait bien l’inviter. « Ce que j’aimerais venir ! Mais ma mère est très malade, je dois m’en occuper, et rester dans le coin ». Je lui parle de nos événements à venir, notamment pour 2013 à Marseille, qu’on pourrait peut être le faire venir juste quelques jours. Il trouve l’idée géniale, mais pour le moment, il doit retourner sur scène. Mais pas tout seul. Il m’invite. Comme à son habitude, il me donne sa chaise, et encore une fois, je fais tout le concert avec eux. Les musiciens me saluent, par mon prénom, et c’est parti ! J’ai même droit à un « Treme Song » où je fais le solo de sax accompagné par une hallucinante joueuse de tambourin. La transe n’est pas loin. Et décidemment, il n’y pas que la route qui est familière ! New Orleans devient peu à peu comme une deuxième maison. 1 Message |
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